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07/03/2019
Se frotter à un genre de film aussi compliqué que le film de sous marin n'est pas une mince affaire : "A la poursuite d'octobre rouge" avec les cœurs de l'armée rouge dans sa BOF, "USS Alabama" avec Denzel Washington et Gene Hackman, ... pas évident de faire un scénario qui échappe au classique conflit nucléaire qui ne tient qu'à un fil ou à la mission qui tourne mal. Il y a aussi "Abyss" et tous les films où l'on tente de retrouver un équipage en perdition (j'ai d'ailleurs loupé "Koursk" il y a peu). Heureusement le réalisateur semble avoir eu la confiance de l'armée française et le budget pour avoir un casting de star qui acceptent d'être des seconds rôles dans des décors qui tiennent la route.

Le film commence par une citation que j'aime beaucoup : "Il y a trois types d'hommes : les vivants, les morts, ceux en mer". Simple et direct. Pour qui s'est déjà retrouvé en mer lors d'un coup de vent, en pensant aux explorateurs qui partaient sur des bateaux bien moins sécurisés qu'aujourd'hui, sans moyen de communication et avec une nourriture plus compliquée à gérée que ce qu'on à aujourd'hui, oui cette phrase à du sens !

Le scénario serait un des points forts du film s’il ne se plantait pas deux ou trois fois de belle manière. Je passerai sous silence l'histoire d'amour qui semble là uniquement pour jouer les utilités mais sincèrement, comment peut-on pirater si facilement un ordinateur dans une salle vidéosurveillée ? Comment peut-on accepter dans un bunker ultra sécurisée la présence de quelqu'un qui n'a rien à faire là ? Comment peut-on faire un film entièrement tourné sur la notion de confiance et le torpiller avec son personnage principal dans sa dernière partie ? Parfois je me suis senti un peu comme la femme qui attend dans la voiture le gars enfermé dans les sous-sols de la base... oubliée par les scénaristes et énervé de voir de si gros "trous" dans un scénario qui tenait la route !

Le film est construit sur un aspect réaliste qui lui convient parfaitement. On sent que les gars ont bossé pour ne pas dire ou montrer trop de conneries à l'écran et, pour un néophyte comme moi, le résultat est assez bluffant. Le scénario est crédible et permet à l'histoire de se développer suivant un thème qui met en lumière la force et la faiblesse d'une structure ultra rigide comme celle de l'armée.
La confiance dans ses sens, la confiance en soi, la confiance dans les autres... Peut-on se passer de ce paramètre finalement très subjectif ? L'armée tente de répondre positivement à cette question avec des procédures ultras carrées et une chaîne de décision parfaitement claire. C'est ce que montre le film tout en s'interrogeant sur les limites du système.

Dans ces conditions, torpiller les instructions officielles au premier problème car les circonstances sont exceptionnelles est incompréhensible. Si le début du film montre que les soldats en première ligne doivent parfois prendre des décisions qui ne sont pas dans les manuels, voir des hauts gradés faire de même interroge. Il n'est pas question de savoir si l'action est bonne ou mauvaise mais de savoir où mène ce genre de décision. Heureusement le scénario retrouve ses esprits une fois ce gros problème passé et la fin du film, sobre et efficace permet de clôturer cette histoire presque parfaitement.

Si vous avez l'occasion de voir ce film, privilégiés une installation qui fait la part belle au son car il est une des forces de ce long métrage et préparez-vous à embarquer pour quelques discussions intéressantes une fois les lumières éclairées. Cela prouve que le film est intéressant mais alors qu'il y avait toutes les cartes pour en faire un excellent film, il n'atteindra pas ce niveau à cause de quelques incohérences tout de même assez gênantes. Grumpf !     
.O.